
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Les importateurs indépendants de carburant au Nigeria ont réduit leurs prix, défiant la Dangote Refinery.
- Cette baisse des prix s’inscrit dans une dynamique de libéralisation du marché encouragée par certains acteurs.
- Les prix à la pompe varient désormais entre 847 et 875 Naira selon les régions et les distributeurs.
Le marché du carburant au Nigeria connaît un rebondissement inattendu. Les importateurs indépendants, comme Aiteo et Menj, ont drastiquement baissé leurs prix, ébranlant la position dominante de la Dangote Refinery. Cette guerre des prix illustre une nouvelle dynamique économique dans le secteur pétrolier nigérian.
Une concurrence accrue sur le marché du carburant
Depuis quelques semaines, les importateurs indépendants de carburant multiplient les offensives. Des entreprises comme Aiteo et Menj ont réduit leurs prix à la sortie des dépôts, fixant un tarif de 815 Naira le litre, soit moins que les 820 Naira proposés par la Dangote Refinery.
Cette baisse des prix a un impact direct sur les stations-service. Selon des enquêtes récentes, plusieurs stations vendent désormais le carburant à moins de 860 Naira le litre, contre 865 à 875 Naira pour celles liées à Dangote. Par exemple, une station dans l’État d’Ogun a abaissé son prix à 847 Naira le litre, marquant une tendance claire à la baisse des tarifs.
« Les propriétaires de dépôts réduisent leurs prix. Certains vendent à 815 Naira, d’autres à 817 Naira, tandis que Dangote vend à 820 Naira. La NNPC, quant à elle, maintient son prix à 825 Naira, sans baisse pour l’instant. »
La libéralisation du marché, un facteur clé
Cette guerre des prix est vue par certains comme une conséquence positive de la libéralisation du marché. Chinedu Ukadike, secrétaire national de l’Association des distributeurs indépendants de pétrole du Nigeria, souligne l’importance de cette ouverture. Il s’oppose fermement à toute interdiction d’importation de carburant, une mesure récemment suggérée par Dangote.
Lors d’une conférence à Abuja, Aliko Dangote avait appelé à inscrire les produits pétroliers sur la liste des importations prohibées, en ligne avec la politique « Nigeria First » du président Bola Tinubu. Mais pour Ukadike, cette approche serait contre-productive. Il insiste sur le fait que la concurrence et la diversification des sources d’approvisionnement sont essentielles pour garantir des prix équitables.
« Personne ne devrait être empêché d’importer des produits pétroliers. C’est la beauté de l’ouverture du marché. »
Les fluctuations des prix, un phénomène récurrent
Ce n’est pas la première fois que le marché nigérian est secoué par des guerres de prix. En fin d’année dernière, la Dangote Refinery et la NNPC s’étaient déjà livré une bataille acharnée pour dominer le marché. Les prix avaient chuté de 1200 à 860 Naira le litre, forçant les acteurs à s’adapter rapidement.
Cette fois-ci, la dynamique est inversée : ce ne sont plus les raffineries qui dictent les prix, mais les importateurs indépendants. Ces derniers, en réduisant leurs marges, tentent de capter une plus grande part du marché. Une stratégie qui pourrait redéfinir les équilibres économiques dans le secteur pétrolier nigérian.
