
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Le rapport de l’ONU révèle une baisse globale de la faim en 2024, mais des disparités régionales persistantes.
- L’Afrique reste la région la plus touchée, avec une augmentation de la sous-alimentation.
- L’inflation et les prix alimentaires élevés aggravent l’insécurité alimentaire mondiale.
Le dernier rapport de l’ONU sur la sécurité alimentaire mondiale dresse un bilan mitigé des progrès réalisés et des défis persistants. Publié le 28 juillet, ce document souligne une diminution globale de la faim, mais met en lumière des inégalités régionales préoccupantes, notamment en Afrique.
Une baisse globale de la faim, mais des disparités régionales
Le rapport SOFI 2025 indique que 673 millions de personnes ont souffert de la faim en 2024, soit une baisse de 15 millions par rapport à l’année précédente. Ce recul, observé pour la troisième année consécutive, traduit une amélioration globale. Cependant, cette tendance positive masque des disparités régionales alarmantes.
En Afrique, la situation s’est détériorée. Le continent est la seule région où la sous-alimentation a augmenté, touchant désormais 20,2 % de la population, soit près de 307 millions de personnes. Depuis 2015, le nombre de personnes sous-alimentées en Afrique a bondi de 113 millions, un chiffre inquiétant qui souligne l’urgence d’agir.
« Plus d’une personne sur cinq vivant en Afrique est désormais confrontée à la faim. »
L’inflation, un frein majeur à la sécurité alimentaire
L’inflation est identifiée comme un moteur clé de l’insécurité alimentaire mondiale. Depuis 2020, la hausse des prix alimentaires a dépassé l’inflation globale, réduisant la capacité des ménages à se nourrir. Les pays à bas revenu sont particulièrement affectés, avec des hausses de prix atteignant jusqu’à 30 % en mai 2023.
Selon l’ONU, une augmentation de 10 % des prix alimentaires entraîne une hausse de 3,5 % de l’insécurité alimentaire modérée ou grave. Cette dynamique fragilise davantage les populations vulnérables, déjà confrontées à des chocs climatiques, des conflits et des crises sanitaires.
L’objectif « Faim zéro » compromis pour 2030
Le rapport met en garde : l’objectif « Faim zéro », fixé dans le cadre des ODD pour 2030, ne sera pas atteint. Bien que le nombre de personnes sous-alimentées soit en baisse, 512 millions de personnes devraient encore souffrir de la faim d’ici 2030. L’Afrique pourrait concentrer 60 % de ce chiffre, tandis que l’Asie reste la région la plus touchée actuellement, avec 323 millions de personnes sous-alimentées.
Pour inverser cette tendance, le rapport appelle à des actions concertées et innovantes. Les politiques publiques, telles que des soutiens budgétaires ciblés, des systèmes de protection sociale et des réserves alimentaires stratégiques, sont essentielles pour améliorer la sécurité alimentaire.
« Une hausse de 10 % des prix alimentaires est associée à un accroissement de 3,5 % de l’insécurité alimentaire. »
Des solutions locales pour un impact global
La FAO insiste sur l’importance d’une approche holistique pour améliorer la sécurité alimentaire. Les gouvernements peuvent agir en renforçant la transparence des marchés, en limitant la spéculation et en adoptant des systèmes de protection sociale adaptés.
Des initiatives comme les transferts en espèces ou en nature, ainsi que des réserves alimentaires stratégiques, peuvent stabiliser les prix et soutenir les populations vulnérables. Ces mesures, bien que locales, peuvent avoir un impact significatif à l’échelle mondiale.
Le rapport SOFI 2025 rappelle que la lutte contre la faim nécessite une collaboration internationale et des innovations pour surmonter les défis actuels. En attendant un sursaut global, chaque pays peut contribuer à progresser vers un avenir sans faim.
