
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- La filière poisson au Sénégal montre des signes de déclin depuis 2020, avec une baisse des exportations de 32 %.
- Les recettes d’exportation ont chuté de 13 % entre 2022 et 2024.
- Le Sénégal investit dans la modernisation de ses infrastructures pour relancer le secteur.
La filière poisson, pilier économique du Sénégal, traverse une crise préoccupante. Les exportations de poissons frais, qui représentent une part significative des revenus du pays, sont en déclin depuis plusieurs années. En 2024, les chiffres révèlent une baisse marquée, tant en volume qu’en valeur, poussant le gouvernement à agir pour moderniser le secteur.
Un déclin des exportations inquiétant
En 2024, le Sénégal a exporté 210 371 tonnes de poissons frais, soit une diminution de 11,7 % par rapport à l’année précédente. Cette baisse s’inscrit dans une tendance négative observée depuis 2020, où le pays avait atteint un record de 309 381 tonnes. En quatre ans, les exportations ont chuté de 32 %, selon les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
Cette réduction des volumes se traduit également par une baisse des recettes. En 2024, les exportations ont généré 183,5 milliards de francs CFA (environ 329,1 millions $), soit une diminution de 4,4 % par rapport à 2023 et de 13 % par rapport au pic de 2022.
« Les principaux clients du Sénégal pour ce produit en 2024 sont la Côte d’Ivoire (33,8 %), l’Espagne (11,2 %), la République de Guinée (8,5 %), la France (8,3 %) et la Corée du Sud (4,8 %). »
Les deux principaux marchés régionaux, la Côte d’Ivoire et la Guinée, ont respectivement réduit leurs importations de 13 % et 16 % en valeur. Ces pays absorbent pourtant plus de 40 % des exportations sénégalaises.
Des efforts pour moderniser le secteur
Face à cette situation, le Sénégal multiplie les initiatives pour relancer la filière. Le 18 juillet 2024, le pays a signé un accord de coopération avec la Guinée pour améliorer la commercialisation de ses produits halieutiques. Parallèlement, des investissements sont réalisés pour moderniser les infrastructures de pêche artisanale, qui représentent 80 % des captures annuelles.
Entre mai et juillet 2025, le ministère des Pêches a lancé la construction de deux quais modernes à Joal-Fadiouth et Cap Skirring. Ces projets, estimés à près de 12 millions $, visent à mieux valoriser les ressources halieutiques du pays.
Ces efforts témoignent de la volonté du gouvernement de soutenir un secteur crucial pour l’économie sénégalaise. La pêche artisanale, en particulier, joue un rôle essentiel dans l’approvisionnement local et les exportations.
Un avenir incertain pour la filière
Malgré ces mesures, l’avenir de la filière poisson reste incertain. La baisse continue des exportations et des recettes soulève des questions sur la durabilité du secteur. Les défis sont multiples : surpêche, dégradation des écosystèmes marins et concurrence internationale.
Pour inverser la tendance, le Sénégal devra non seulement moderniser ses infrastructures, mais aussi renforcer la gestion durable de ses ressources halieutiques. La coopération régionale, comme avec la Guinée, pourrait être une clé pour stabiliser le secteur et garantir sa résilience face aux crises futures.
