
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- La Tanzanie restreint l’accès des étrangers à 15 secteurs de petites entreprises à partir de 2025.
- Cette loi vise à protéger l’économie locale, mais inquiète les pays de la Communauté d’Afrique de l’Est.
- Des sanctions sévères sont prévues pour les contrevenants, y compris des amendes et des peines de prison.
La Tanzanie vient de franchir une étape majeure dans sa politique économique. Le pays a adopté une nouvelle loi qui limite l’accès des étrangers à plusieurs secteurs de petites entreprises, visant à renforcer l’économie locale. Cette mesure, qui entrera en vigueur en 2025, suscite déjà des réactions mitigées, notamment au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est.
Une loi pour protéger l’économie locale
La nouvelle réglementation, baptisée Business Licensing (Prohibition of Business Activities for Non-Citizens) Order, 2025, a été officiellement publiée le 28 juillet 2025. Signée par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Dr. Selemani Jafo, elle interdit aux étrangers de participer à 15 secteurs économiques jugés essentiels pour l’économie locale. Parmi ces secteurs, on trouve les salons de coiffure, les petits commerces, les services de restauration, les kiosques de transfert d’argent mobile, et bien d’autres.
Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer l’économie locale et à créer des emplois pour les Tanzaniens. Les autorités estiment que ces secteurs, traditionnellement dominés par les citoyens, sont cruciaux pour la génération de revenus et la stabilité économique du pays.
« Les secteurs visés sont vitaux pour la création d’emplois locaux et la génération de revenus. »
Des sanctions sévères pour les contrevenants
Pour garantir le respect de cette nouvelle loi, la Tanzanie a mis en place des sanctions strictes. Les étrangers qui enfreindront ces restrictions s’exposent à des amendes pouvant atteindre Tsh10 millions (environ 3 898 dollars), à une peine de prison allant jusqu’à six mois, ou aux deux. De plus, leurs permis de résidence et visas pourraient être révoqués. Les citoyens tanzaniens qui aideraient des non-citoyens à contourner ces interdictions risquent également des amendes ou des peines de prison.
Ces mesures témoignent de la détermination du gouvernement à protéger les intérêts économiques locaux. Cependant, elles pourraient également créer des tensions avec les pays voisins, notamment ceux de la Communauté d’Afrique de l’Est.
Des inquiétudes au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est
La nouvelle loi tanzanienne suscite des préoccupations dans la région. Avec des milliers de ressortissants d’autres pays, comme le Kenya, travaillant en Tanzanie, cette réglementation pourrait affecter de nombreuses vies. Les pays membres de la Communauté d’Afrique de l’Est, tels que le Rwanda, le Burundi et la Somalie, craignent que cette mesure ne constitue une barrière non tarifaire au commerce régional.
Certaines voix redoutent même des représailles de la part des pays voisins, ce qui pourrait compromettre la coopération régionale. Cette situation illustre les défis liés à l’équilibre entre protectionnisme économique et intégration régionale.
« La Tanzanie doit trouver un équilibre entre la protection de son économie et le maintien de bonnes relations avec ses voisins. »
Un virage nationaliste sous l’administration Hassan
Cette loi s’inscrit dans une série de mesures nationalistes adoptées par l’administration de la présidente Samia Suluhu Hassan. En mai dernier, la Tanzanie avait déjà interdit l’utilisation de devises étrangères pour les transactions nationales, imposant l’usage exclusif du shilling tanzanien. Ces politiques reflètent une volonté de renforcer la souveraineté économique du pays.
Cependant, elles posent également des questions sur les impacts à long terme pour les relations économiques et diplomatiques de la Tanzanie. Dans un contexte où l’intégration régionale est essentielle pour la croissance, ces mesures pourraient être perçues comme un frein à la coopération.
Les secteurs concernés par la loi
Les 15 secteurs interdits aux étrangers couvrent un large éventail d’activités :
- crate-grey Salons de coiffure et petits commerces.
- crate-grey Services de restauration et kiosques de transfert d’argent mobile.
- crate-grey Réparation de téléphones portables.
- crate-grey Services touristiques, comme les guides.
- crate-grey Nettoyage domestique et environnemental.
- crate-grey Exploitation minière à petite échelle.
- crate-grey Livraison de colis locaux.
- crate-grey Boutiques de souvenirs et musées.
- crate-grey Stations de radio et de télévision.
- crate-grey Courtiers immobiliers ou agents commerciaux.
- crate-grey Services de dédouanement et d’expédition.
- crate-grey Achat direct de récoltes auprès des fermiers.
- crate-grey Opérations de jeux d’argent en dehors des casinos agréés.
- crate-grey Gestion de micro et petites industries.
Ces restrictions visent à préserver ces domaines pour les citoyens tanzaniens, tout en renforçant l’économie locale.
