
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Le Nigeria travaille à la création d’un indice régional de tarification des carburants pour l’Afrique de l’Ouest.
- Cette initiative vise à réduire la dépendance aux normes internationales et à refléter les réalités locales.
- Le projet, soutenu par la CEDEAO et des partenaires internationaux, fait face à des défis logistiques et institutionnels.
Le marché pétrolier en Afrique de l’Ouest est en pleine transformation. Le Nigeria, principal producteur de brut du continent, mène une initiative ambitieuse : la création d’un indice régional de tarification des carburants. Objectif ? Réduire la dépendance aux normes internationales et adapter les prix aux réalités locales.
Un indice régional pour des prix plus justes
Actuellement, les prix des carburants en Afrique de l’Ouest sont indexés sur les cotations de l’Europe du Nord ou du golfe du Mexique. Ces références ne prennent pas en compte les coûts réels d’approvisionnement ni les spécificités locales. Pour y remédier, le Nigeria, via la Nigerian Midstream and Downstream Petroleum Regulatory Authority (NMDPRA), collabore avec le cabinet S&P Global Commodity Insights. L’objectif est de créer un indice régional fondé sur des données locales.
« Aujourd’hui, nous utilisons des indices globaux comme Platts et Argus, qui ne reflètent pas nos spécificités logistiques, fiscales et structurelles. Il est temps d’avoir une référence tarifaire localisée adaptée à l’Afrique de l’Ouest. »
Cette déclaration de Farouk Ahmed, patron de la NMDPRA, résume l’ambition du projet. Les pays de la région, dont la majorité sont de gros importateurs, consomment en moyenne 2,05 millions de tonnes d’essence par mois. Seulement 31 % de cette consommation provient de raffineries locales, notamment au Nigeria, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
Des défis à surmonter pour une mise en œuvre effective
La création de cet indice régional ne sera pas sans embûches. Plusieurs obstacles se dressent, notamment l’adhésion volontaire des États de la région. Les disparités entre pays en matière de fiscalité, la fiabilité des systèmes de collecte de données et la coordination institutionnelle sont autant de défis à relever.
Un indice test est prévu d’ici la fin de l’année. S&P Global apportera son expertise méthodologique, tandis que le Nigeria, via la NMDPRA, coordonnera le dialogue avec les membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ce processus est vu comme une première étape vers une intégration progressive du marché pétrolier régional.
Un projet soutenu par des initiatives financières
Cette initiative s’inscrit dans un contexte plus large de renforcement des capacités locales. En avril dernier, Afreximbank a annoncé un programme de 3 milliards de dollars pour soutenir la production et la distribution de carburants raffinés en Afrique. L’objectif est de réduire la dépendance aux importations et de développer des solutions locales.
Le projet d’indice régional, s’il aboutit, pourrait transformer le marché pétrolier ouest-africain. Il permettrait non seulement de mieux refléter les réalités locales, mais aussi de renforcer la coopération entre les pays de la région. Une avancée majeure vers une intégration économique plus poussée.
