⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Les événements climatiques extrêmes en Afrique du Sud ralentissent l’octroi de prêts bancaires.
- Les banques adoptent une stratégie prudente face aux risques accrus de défauts de paiement.
- Cette situation pourrait freiner la relance économique et la transition vers une économie bas carbone.
Dans un contexte marqué par des phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, l’accès au crédit en Afrique du Sud se trouve sérieusement compromis. Les banques, confrontées à des risques accrus, réduisent leur exposition, ce qui impacte les ménages et les entreprises.
Une étude alarmante sur l’impact climatique
Une récente étude de la Banque centrale sud-africaine, publiée le 18 août 2025, met en lumière un phénomène inquiétant : les événements climatiques extrêmes, tels que les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur, freinent directement l’octroi de crédits par les banques. Les données, collectées auprès de 38 établissements entre 2009 et 2024, montrent que chaque choc climatique entraîne un ralentissement immédiat des prêts. Les banques anticipent une hausse des défauts de paiement et une dévalorisation des garanties, devenant ainsi plus frileuses.
« Les vagues d’inondations et de sécheresses ont systématiquement freiné la croissance du crédit. »
Cette tendance s’explique par la destruction d’actifs agricoles et industriels provoquée par ces événements. Les emprunteurs, souvent démunis face à ces pertes, peinent à rembourser leurs prêts, ce qui accroît le risque pour les banques. Par ailleurs, des politiques fiscales comme la taxe carbone, introduite en 2019, réduisent la rentabilité des entreprises, aggravant encore leur vulnérabilité financière.
Des banques de plus en plus prudentes
Face à ces défis, les grandes banques sud-africaines, telles que Standard Bank, FirstRand, Absa, Nedbank ou Capitec, mais aussi des filiales étrangères comme Citi, HSBC ou Bank of China, adoptent une stratégie de prudence. Elles durcissent les conditions d’accès au crédit, tant pour les ménages que pour les entreprises. Cette approche vise à limiter leur exposition aux risques climatiques et financiers.
Olivier de Souza, expert en finance climatique, explique : « Les banques privilégient désormais des prêts moins risqués, ce qui exclut de nombreux emprunteurs potentiels. » Cette prudence, bien que compréhensible, pourrait cependant freiner la reprise économique, déjà fragilisée par la crise climatique.
Un frein à la transition écologique
Si cette stratégie renforce la stabilité financière à court terme, elle pourrait à long terme ralentir la transition vers une économie bas carbone. Les entreprises ont besoin de financements pour investir dans des technologies propres et s’adapter aux normes environnementales. Or, un accès limité au crédit retarde ces investissements, rendant les entreprises plus vulnérables aux futurs chocs climatiques.
« Un crédit plus rare retarde les investissements nécessaires à la transition écologique. »
Cette situation n’est pas propre à l’Afrique du Sud. En Europe, au Brésil et aux États-Unis, les banques adoptent également des mesures similaires face aux contraintes climatiques et réglementaires. Toutefois, cette tendance mondiale soulève des questions sur l’équilibre entre stabilité financière et soutien à la transition écologique.
Pour l’Afrique du Sud, le défi est double : relancer l’économie tout en s’adaptant aux défis climatiques. Les décideurs devront trouver des solutions innovantes pour encourager les investissements durables, malgré un contexte financier de plus en plus incertain.
