⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari, deux anciennes figures du pouvoir, sont devenus des acteurs majeurs de la scène politique camerounaise en quelques mois.
- Leur ascension suscite des réactions contrastées au sein de l’opposition et des partis politiques.
- Leur rôle dans la dynamique politique actuelle est analysé comme un potentiel levier pour affaiblir le système Biya.
En l’espace de quelques mois, deux figures politiques autrefois proches du pouvoir, Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari, sont revenues au cœur des débats politiques au Cameroun. Leur ascension fulgurante divise l’opinion, entre soutiens enthousiastes et critiques acerbes. Ces deux hommes, absents de la scène publique pendant près de trois décennies, semblent désormais incontournables. Comment expliquer ce retour en force et quelles conséquences pour la scène politique camerounaise ?
Un retour inattendu au centre des débats
Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari, tous deux anciens ministres sous le régime de Paul Biya, ont longtemps été perçus comme des fidèles du pouvoir. Leur récente réémergence a pris de court de nombreux observateurs. Selon Parfait Mbvoum, président national du Forum Républicain, leur retour s’est accompagné d’une stratégie politique bien calibrée.
« En l’espace de deux mois, ces deux hommes sont devenus le centre de tous les débats, suscitant autant d’adhésion que de controverses », souligne-t-il. Leur présence sur la scène politique s’est intensifiée après l’élimination controversée de la candidature de Maurice Kamto, figure emblématique de l’opposition.
« Même si c’est le diable, on prend d’abord. » Cette expression résume bien l’urgence ressentie par certains acteurs politiques de s’allier à des figures émergentes, quelles que soient leurs origines.
Une opposition divisée face à leur ascension
L’ascension de Tchiroma et Bello a provoqué des réactions contrastées au sein de l’opposition. Certains partis, se voyant comme les héritiers naturels de l’absence de Maurice Kamto, ont adopté une posture défensive. Ils multiplient les critiques à l’égard de ces deux leaders, tout en affichant une certaine ambiguïté.
Par exemple, des dirigeants de ces partis n’hésitent pas à poser en photo aux côtés de Tchiroma et Bello, malgré les critiques qu’ils leur adressent publiquement. Cette hypocrisie alimente les débats sur la sincérité des acteurs politiques camerounais. Pour Parfait Mbvoum, cette attitude est contreproductive : « La stratégie consistant à vilipender systématiquement Tchiroma et Bello est contreproductive et se retournera contre ses instigateurs. »
Un potentiel levier pour affaiblir le système Biya ?
Malgré les controverses, certains analystes voient dans l’émergence de Tchiroma et Bello une opportunité pour l’opposition. Ces deux figures, bien que issues du pouvoir, pourraient jouer un rôle clé dans la désagrégation du système Biya.
« Encourageons ceux qui quittent le système Biya pour rejoindre l’opposition », plaide Parfait Mbvoum. Selon lui, l’opposition ne dispose pas des moyens nécessaires pour l’emporter sans le ralliement d’anciens dignitaires du régime. Il ajoute : « Même si ce sont ces derniers qui se positionnent, cela reste préférable à la perpétuation du règne de Biya. »
« La seule phobie qui vaille désormais est la Biyaphobie. »
Cependant, l’avenir politique de Tchiroma et Bello reste incertain. D’ici au 10 septembre, date potentielle d’une élection présidentielle, l’un des deux devra probablement céder le pas à l’autre. Leur échec pourrait les exposer aux foudres du pouvoir, renforçant ainsi la pression sur leurs épaules. En attendant, leur ascension continue de redéfinir les contours de la scène politique camerounaise.
