⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- L’Afrique peine à offrir des formations adaptées aux réalités économiques, malgré une jeunesse en forte expansion.
- L’investissement dans la formation professionnelle et l’apprentissage est crucial pour renforcer l’employabilité des jeunes.
- Des initiatives locales et internationales montrent la voie, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour transformer le potentiel démographique en dividende économique.
L’Afrique, avec sa jeunesse en pleine expansion, fait face à un défi majeur : adapter son système éducatif aux réalités économiques. Le fossé entre l’école et l’emploi menace de transformer cet atout démographique en handicap structurel.
Un fossé croissant entre école et emploi
L’Afrique compte aujourd’hui 426 millions de jeunes, soit près d’un quart de la jeunesse mondiale. Cependant, leur insertion sur le marché du travail est compromise par un manque criant de compétences pratiques. Selon une analyse de l’Organisation internationale du travail (OIT), un jeune sur cinq n’a jamais été scolarisé, et près de la moitié abandonne son parcours scolaire dès le primaire ou le premier cycle du secondaire. Seulement 5 % atteignent le niveau supérieur.
Ce constat est encore plus alarmant dans la formation technique. Les taux d’achèvement varient considérablement d’un pays à l’autre, allant de 15 % dans certains États à moins de 1 % dans d’autres. L’apprentissage en entreprise, quant à lui, reste marginal. En moyenne, seulement 35 jeunes sur 1000 âgés de 15 à 29 ans en bénéficient, avec des disparités régionales importantes.
« L’apprentissage en entreprise reste marginal, limité en moyenne à 35 jeunes sur 1000 âgés de 15 à 29 ans. »
Les conséquences d’un déficit de formation pratique
Ce manque de formation pratique a des répercussions directes sur l’emploi. Une grande partie de la jeunesse africaine se retrouve enfermée dans des emplois informels et peu productifs. Les stages et apprentissages, censés servir de passerelle entre l’école et le monde du travail, restent insuffisants et souvent inaccessibles. Les jeunes femmes sont particulièrement désavantagées, avec un accès deux fois moindre à ces opportunités par rapport aux hommes.
Ces disparités reflètent des choix politiques et budgétaires inégaux, ainsi qu’un retard dans l’adaptation des programmes éducatifs aux besoins économiques actuels. Des secteurs clés comme le numérique, l’énergie et les services de santé souffrent de cette inadéquation. Par exemple, dans le domaine des énergies renouvelables, des entreprises peinent à recruter des techniciens qualifiés, freinant ainsi le développement de projets locaux.
Des initiatives prometteuses pour l’avenir
Pour transformer cet atout démographique en dividende économique, l’Afrique doit renforcer les liens entre écoles et entreprises et promouvoir des dispositifs de formation rémunérée. Des initiatives locales et internationales montrent déjà la voie. En 2018, le centre de formation professionnelle de Katsina a permis à plus de 11 900 personnes de développer des compétences concrètes dans des domaines comme la couture, la fabrication de chaussures ou la mécanique.
Plus récemment, le programme EASTRIP (East Africa Skills for Transformation and Regional Integration), soutenu par la Banque mondiale, a créé un centre d’excellence en TIC en Tanzanie. Ce projet a renforcé la formation spécialisée et l’insertion des jeunes, notamment des femmes. Pour que ces initiatives deviennent la norme, il faudra multiplier les efforts, harmoniser les certifications et revaloriser les métiers techniques sur tout le continent.
« L’avenir dépendra de la capacité des États à renforcer les liens entre écoles et entreprises. »

