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- Le Rwanda fait face à une recrudescence du paludisme, avec une hausse de 45 % des cas en 2024, et envisage d’introduire le vaccin antipaludique.
- La résistance des moustiques et les changements environnementaux compliquent la lutte contre la maladie.
- Le pays renforce également d’autres mesures comme la pulvérisation intradomiciliaire pour atteindre l’objectif « zéro paludisme » d’ici 2030.
Après des années de progrès significatifs dans la lutte contre le paludisme, le Rwanda fait face à une résurgence inquiétante de cette maladie. Avec une hausse de 45 % des cas en 2024, le pays revoit sa stratégie, notamment en envisageant l’introduction du vaccin antipaludique.
Une recrudescence alarmante du paludisme au Rwanda
Entre 2016 et 2023, le Rwanda avait réussi à réduire les cas de paludisme de 90 %. Pourtant, en 2024, le pays a enregistré une augmentation de 45 % des infections, atteignant 620 000 cas, principalement dans 15 districts frontaliers. Cette hausse est attribuée à plusieurs facteurs : la résistance croissante des moustiques aux traitements, des changements environnementaux et des comportements vectoriels modifiés.
Cette situation met en péril la stratégie nationale de pré-élimination du paludisme. Selon le Rwanda Biomedical Centre, la résistance des moustiques aux insecticides traditionnels et les modifications des habitats naturels favorisent la propagation de la maladie. Face à cette menace, Kigali, qui avait initialement rejeté l’option vaccinale, reconsidère désormais son utilisation.
« La résistance des moustiques aux traitements et les changements environnementaux fragilisent la lutte contre le paludisme au Rwanda. »
Le vaccin antipaludique : une solution envisagée
Pour contrer cette recrudescence, le Rwanda envisage d’introduire le vaccin antipaludique RTS,S, développé par l’OMS et Gavi. Ce vaccin, administré en quatre doses dès l’âge de cinq mois, pourrait compléter les mesures existantes comme les moustiquaires imprégnées. Cette décision marque un tournant, car le pays avait précédemment refusé la première vague de distribution de ce vaccin.
En parallèle, le Rwanda renforce d’autres mesures, telles que la pulvérisation intradomiciliaire et la diversification des traitements. L’objectif reste clair : atteindre « zéro paludisme » d’ici 2030. Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie globale visant à protéger les populations les plus vulnérables, notamment les enfants et les femmes enceintes.
Un défi régional et mondial
La lutte contre le paludisme ne concerne pas seulement le Rwanda. En Afrique de l’Ouest, la Guinée a récemment intégré le vaccin RTS,S dans son programme national de vaccination, avec le soutien de l’OMS, de l’UNICEF et de PATH. Ce vaccin, déjà utilisé au Ghana, au Kenya et au Malawi, cible environ 60 000 enfants par an dans quatre districts guinéens.
Ailleurs, comme en Ouganda, des systèmes d’alerte précoce par SMS sont mis en place pour lutter contre d’autres épidémies, comme la mpox. Au Soudan, une flambée de choléra aggravée par des conflits pose un défi sanitaire majeur. Ces exemples montrent que la lutte contre les maladies infectieuses nécessite des approches innovantes et adaptées à chaque contexte.
« La lutte contre le paludisme et d’autres maladies infectieuses nécessite des stratégies adaptées et une coopération internationale. »
Le Rwanda, en reconsidérant l’option vaccinale, montre que la flexibilité et l’innovation sont essentielles pour atteindre des objectifs ambitieux comme « zéro paludisme ».


