
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- 65 % des banques d’Afrique subsaharienne voient les cyberrisques comme un frein à la digitalisation.
- Ecobank et d’autres institutions renforcent leurs systèmes pour contrer les menaces numériques.
- Une coopération régionale entre États, banques et régulateurs est indispensable pour une cybersécurité efficace.
La digitalisation rapide des services financiers en Afrique pose des défis majeurs en matière de cybersécurité. Les banques, conscientes des risques, investissent massivement pour protéger leurs infrastructures. Cependant, une collaboration régionale et des innovations technologiques restent essentielles pour garantir une véritable résilience.
Les cyberrisques, un frein à la digitalisation bancaire
Selon la Banque européenne d’investissement, 65 % des banques d’Afrique subsaharienne considèrent les cyberrisques comme un obstacle majeur à leur transformation numérique. Cette préoccupation est justifiée : la digitalisation des services financiers multiplie les points d’entrée pour les cyberattaques, notamment via les applications mobiles, les API ou les réseaux d’agents.
Ghislaine Samaké, directrice d’Ecobank Guinée-Bissau, souligne que cette évolution expose les banques à des menaces spécifiques, telles que le phishing, la fraude transactionnelle ou les attaques DDoS. Face à ces défis, les institutions financières doivent adopter des stratégies robustes pour sécuriser leurs systèmes.
« La digitalisation engendre une multiplication des points d’entrée potentiels : mobile, API, cloud, réseaux d’agents. Chaque canal expose l’écosystème à des menaces spécifiques. » – Ghislaine Samaké
Ecobank : une approche multicouche pour contrer les menaces
Pour faire face aux cyberrisques, Ecobank a mis en place une stratégie intégrée à sa transformation numérique. Cette approche repose sur plusieurs piliers : encryptions bout-en-bout, surveillance comportementale en temps réel, double authentification, gestion des privilèges internes et stress tests réguliers.
La banque explore également les innovations en IA et en biométrie. L’IA est utilisée pour détecter les anomalies transactionnelles et affiner le scoring de risque, tandis que la biométrie renforce l’authentification via les applications mobiles. Ces technologies permettent de sécuriser les opérations sans compliquer l’expérience utilisateur.
« Dans plusieurs entités du groupe, l’IA est utilisée pour améliorer les systèmes de détection des anomalies transactionnelles et affiner le scoring de risque. » – Ghislaine Samaké
L’urgence d’une coopération régionale
Pour Ghislaine Samaké, la résilience numérique ne repose pas uniquement sur les équipements techniques. Elle nécessite une coordination régionale et une capacité à réagir rapidement en cas d’incident. À cet effet, elle plaide pour des initiatives concertées entre la BCEAO, les États et les acteurs privés.
Des mesures telles que les tests d’intrusion partagés, les centres d’alerte sous-régionaux et les audits conjoints doivent être systématisés. Les gouvernements, quant à eux, doivent renforcer la législation cyber, améliorer la coordination judiciaire et soutenir des programmes de formation pour les opérateurs critiques. La cybersécurité est donc un chantier collectif, engageant à la fois les institutions financières, les régulateurs et les autorités publiques.