
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- L’Afrique du Sud annonce un budget record de 142,4 milliards de rands pour l’éducation en 2025/26.
- Le budget suscite des critiques sur la gouvernance et la corruption.
- L’accent est mis sur l’enseignement technique pour lutter contre le chômage des jeunes.
L’Afrique du Sud vient de dévoiler un budget historique pour l’éducation, mais cette annonce fait déjà polémique. Entre accusations de corruption et défis de gouvernance, le pays tente de moderniser son système éducatif pour répondre à l’urgence du chômage des jeunes.
Un budget record pour l’éducation sud-africaine
Le jeudi 3 juillet, la ministre sud-africaine de l’Enseignement supérieur et de la Formation, Nobuhle Nkabane, a présenté un budget de 142,4 milliards de rands (environ 8 milliards de dollars) pour l’exercice 2025/26. Cette enveloppe, en hausse par rapport aux 91,7 milliards de rands de 2024, vise à renforcer l’enseignement technique et professionnel (EFTP). Sur ce total, 14 milliards de rands seront spécifiquement alloués à ces filières, jugées essentielles pour aligner le système éducatif sur les besoins du marché du travail.
« Le renforcement du financement des EFTP vise à doter les jeunes de compétences techniques directement mobilisables dans l’économie. »
Cette initiative intervient dans un contexte où le chômage des 15-24 ans atteint 62,4 % au premier trimestre 2025, selon l’Agence sud-africaine de statistiques (Stats SA). L’objectif est clair : moderniser l’éducation pour réduire ce décalage criant entre formation et emploi.
Un climat de défiance politique
Ce budget record n’a pas été accueilli sans critiques. Des partis d’opposition, notamment le Congrès national africain (ANC) et l’Alliance démocratique (DA), ont vivement rejeté cette annonce. Ils pointent du doigt des accusations de corruption visant la ministre Nkabane. Ces tensions surviennent alors que le gouvernement reconnaît lui-même l’insuffisance des ressources pour répondre aux besoins éducatifs dans plusieurs provinces.
« Le succès de cette politique dépendra d’un pilotage transparent et de partenariats solides avec le secteur privé. »
La question de la gouvernance est au cœur des débats. Des institutions comme la Banque mondiale insistent sur l’importance d’investir dans les filières techniques, mais elles soulignent aussi que ces efforts doivent être accompagnés d’une gestion rigoureuse et transparente.
Des enjeux critiques pour l’avenir
Le succès de cette politique dépendra de plusieurs facteurs : un pilotage transparent, des partenariats avec le secteur privé et un suivi précis de l’impact sur l’employabilité. Des pays comme le Ghana ou le Rwanda ont montré que les réformes EFTP peuvent porter leurs fruits, à condition de combiner financement, supervision et vision à long terme.
Pour Pretoria, c’est désormais la crédibilité de la dépense publique qui est en jeu. Dans un contexte où la confiance envers les institutions est fragile, l’Afrique du Sud devra prouver que ce budget record peut véritablement transformer son système éducatif et offrir des perspectives concrètes à sa jeunesse.