
Après des décennies d’alliance avec le parti au pouvoir, Bello Bouba Maïgari, figure politique majeure et président de l’UNDP, a surpris en annonçant sa candidature à la présidentielle de 2025. Cette décision marque une rupture significative et l’ambition de créer une large coalition pour un nouveau leadership au Cameroun.
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- 🗳️ Bello Bouba Maïgari, président de l’UNDP, est officiellement candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2025.
- 🤝 Cette candidature rompt l’alliance historique de son parti avec le RDPC du président Paul Biya.
- 🌍 L’UNDP se dit ouvert à toutes les forces du changement pour former une vaste coalition.
Une rupture stratégique pour 2025
Le 28 juin dernier, Bello Bouba Maïgari, âgé de 76 ans et président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), a créé un véritable séisme politique. Il a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle camerounaise d’octobre 2025. Cette annonce met fin à une alliance de longue date avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) du président Paul Biya.
L’UNDP se déclare désormais prête à accueillir « toutes les forces du changement pour une coalition ». Bello Bouba Maïgari a justifié cette démarche dans un entretien avec Jeune Afrique. Il a affirmé que sa décision découle d’un processus interne strict. La demande, a-t-il précisé, émane de la base militante, des jeunes et des femmes de son parti. C’est donc une volonté collective qui l’aurait poussé à briguer la magistrature suprême.
Entre passé et avenir : une candidature ambigüe ?
La candidature de Bello Bouba Maïgari soulève de nombreuses questions. En effet, il se positionne aujourd’hui comme une alternative, pourtant il fut un pilier du système. Il a soutenu de l’intérieur le régime actuel pendant plusieurs décennies. Il a occupé divers postes ministériels au sein du gouvernement. Interrogé sur ce paradoxe, l’ancien Premier ministre a insisté sur la loyauté de l’UNDP. Le parti, a-t-il dit, a toujours œuvré pour la démocratie, la paix et le progrès. Leur participation au gouvernement était basée sur une « plateforme d’action gouvernementale ».
Cette explication, bien que mettant en avant la loyauté, évite une évaluation critique des résultats obtenus. Sa position actuelle contraste avec les déclarations de Grégoire Owona du RDPC. Ce dernier avait publiquement annoncé la rupture de l’alliance suite à la candidature de Bello Bouba. Pourtant, Bello Bouba Maïgari affirme n’avoir « pas connaissance » de tensions avec la présidence. Cette divergence interroge sur la transparence des relations entre les deux entités politiques.
Bello Bouba Maïgari affirme n’avoir « pas connaissance » de tensions avec la présidence ou d’autres membres du gouvernement, alors même que Grégoire Owona du RDPC a publiquement déclaré la rupture de l’alliance.
Vision et défis pour une coalition
Le candidat de l’UNDP dépeint un « climat politique serein » au Cameroun. Il minimise les défis sécuritaires dans les régions anglophones du pays. Il met plutôt en avant la liberté de circulation des personnes. Cette vision semble éloignée des réalités perçues par de nombreux Camerounais. Ceux-ci font face à des crises persistantes et une instabilité grandissante dans certaines zones.
Sur la question de la succession du Chef de l’État, Bello Bouba Maïgari prône une transition pacifique. Il appelle également à une meilleure éducation citoyenne. Son discours reste dans les limites d’un consensus. Il n’aborde pas en profondeur les réformes institutionnelles ou politiques nécessaires. Pour rallier les « forces du changement », il devra convaincre l’opinion publique de la sincérité de sa rupture. Sa capacité à unifier dépendra de la clarté de sa vision et de sa rupture avec un passé dont il fut un acteur majeur.