
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Deux nouvelles lois adoptées pour réformer la justice tchadienne.
- Création de chambres spécialisées pour accélérer les procédures judiciaires.
- Renforcement des garanties en matière de garde à vue pour limiter les abus.
Le 13 octobre 2025, l’Assemblée nationale tchadienne a adopté deux lois majeures visant à transformer le système judiciaire. Ces réformes interviennent dans un contexte où les droits de l’homme restent fragiles, marqués par des arrestations arbitraires et des restrictions des libertés.
Une réforme judiciaire pour plus d’efficacité
La première loi modifie le Code de l’organisation judiciaire. Elle introduit la création de chambres foncières et criminelles dans les juridictions compétentes. Cette mesure vise à specialiser les tribunaux pour traiter plus rapidement les affaires complexes. Par ailleurs, la possibilité de statuer à juge unique dans certains cas est instaurée pour désengorger les tribunaux.
Selon les autorités, cette réorganisation permettra de réduire les délais de traitement des dossiers, souvent critiqués pour leur lenteur. Cependant, certains observateurs s’interrogent sur les risques potentiels de cette spécialisation, notamment en matière d’indépendance et d’équité.
Un encadrement plus strict de la garde à vue
La seconde loi porte sur le Code de procédure pénale. Elle vise à réduire la durée de la garde à vue et à améliorer les conditions de détention provisoire. Cette réforme répond aux critiques récurrentes concernant les abus commis lors des interpellations, notamment les détentions arbitraires et les mauvais traitements.
Un contrôle renforcé des forces de l’ordre est également prévu pour prévenir les violations des droits fondamentaux. Cette mesure est saluée par les organisations de défense des droits humains, qui espèrent une application stricte de ces nouvelles dispositions.
Des défis persistants pour les droits de l’homme
Malgré ces avancées législatives, la situation des droits de l’homme au Tchad demeure préoccupante. Les organisations internationales dénoncent régulièrement la répression des manifestations, les atteintes à la liberté d’expression et les restrictions imposées aux ONG et médias. La création de la Commission nationale des Droits de l’Homme en 2018 n’a pas encore permis de résoudre ces problèmes structurels.
L’impunité et le manque d’indépendance de la justice restent des obstacles majeurs. Comme le souligne Ingrid Haffiny, stagiaire à l’ONU :
« Les réformes sont un pas dans la bonne direction, mais elles doivent s’accompagner d’une volonté politique forte pour garantir leur application effective. »
Vers une justice plus équitable ?
Ces nouvelles lois marquent une évolution significative dans le paysage judiciaire tchadien. Elles traduisent une volonté de moderniser le système et de mieux protéger les citoyens. Cependant, leur impact dépendra de leur mise en œuvre sur le terrain. Les autorités devront également s’attaquer aux causes profondes des violations des droits de l’homme pour instaurer une justice véritablement équitable.
Pour les citoyens tchadiens, ces réformes représentent un espoir de voir leurs droits mieux respectés. Mais la vigilance reste de mise, comme le rappelle un avocat local :
« La loi est un premier pas, mais c’est son application qui fera la différence. »