
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- L’Éthiopie a achevé le Grand barrage de la Renaissance, une prouesse technique majeure.
- L’Égypte et le Soudan craignent un déséquilibre dans le partage des eaux du Nil.
- Les tensions géopolitiques persistent malgré les appels à la coopération régionale.
Après treize ans de travaux, l’Éthiopie a annoncé l’achèvement du Grand barrage de la Renaissance (GERD). Ce projet pharaonique, situé sur le Nil Bleu, soulève des espoirs d’indépendance énergétique, mais aussi des craintes géopolitiques chez ses voisins, notamment l’Égypte et le Soudan. Un défi majeur pour l’Afrique.
Un barrage colossal pour l’indépendance énergétique
Avec une capacité de production estimée à 5000 MW, le GERD est présenté comme le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique. Il vise à répondre aux besoins énergétiques d’un pays où seulement 55 % de la population a accès à l’électricité. Le réservoir, d’une capacité de 74 milliards de mètres cubes, pourrait transformer l’Éthiopie en un acteur clé de la production d’énergie renouvelable sur le continent.
« Le GERD incarne l’ambition de l’Éthiopie de garantir son indépendance énergétique, mais aussi de devenir un fournisseur régional d’électricité. »
Des inquiétudes hydriques en aval
Si le projet est une fierté pour l’Éthiopie, il suscite des tensions avec ses voisins. L’Égypte, qui dépend du Nil pour 90 % de ses besoins en eau douce, redoute qu’un remplissage mal coordonné du barrage ne réduise drastiquement ses ressources. Le Soudan, quant à lui, s’inquiète des risques pour ses propres infrastructures et zones agricoles en aval.
En 2015, les trois pays ont signé une déclaration de principes pour trouver un accord, mais les négociations restent bloquées. L’ONU a appelé à une reprise des pourparlers sous l’égide de l’Union africaine, sans succès notable. En 2023, l’Égypte a réaffirmé son droit de défendre ses intérêts, tandis que l’Éthiopie accuse son voisin de rigidité.
« La question du Nil Bleu est devenue un enjeu de souveraineté et de sécurité pour les pays riverains. »
Vers une coopération régionale ou une escalade ?
Le GERD pourrait être une opportunité de coopération régionale, notamment pour mieux gérer les flux d’eau avec des infrastructures comme le Haut barrage d’Assouan en Égypte. Certains experts plaident pour une coordination scientifique et un partage de données pour éviter les tensions.
Cependant, en l’absence de mécanismes communs, le barrage reste un symbole de puissance pour l’Éthiopie et une source de méfiance pour ses voisins. La gestion des ressources en eau dans la région dépendra de la capacité des États à surmonter leurs différends et à privilégier une approche collaborative.