
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Le Cameroun renforce ses capacités en intelligence économique pour protéger ses ressources et infrastructures.
- Un Centre National d’Intelligence Economique et Stratégique (CNIES) est en cours de création pour renforcer la souveraineté économique.
- Cette initiative vise à positionner le Cameroun comme leader régional dans la sous-région Afrique centrale.
Le Cameroun s’engage dans une nouvelle ère avec la mise en place d’un Centre National d’Intelligence Economique et Stratégique (CNIES). Cette initiative, soutenue par des formations spécialisées, vise à renforcer la souveraineté économique du pays et à anticiper les menaces géostratégiques. Décryptage d’une évolution majeure pour le pays.
La formation en intelligence économique : une réponse aux défis géostratégiques
Pour faire face aux défis contemporains, la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE) du Cameroun a récemment intégré l’intelligence économique dans ses missions. Une formation intensive, dispensée par le Centre Africain de Veille et d’Intelligence Économique (CAVIE), a été organisée pour 50 cadres de la DGRE. Selon le Dr Guy Gweth, directeur du CAVIE, cette initiative répond à des enjeux cruciaux.
« Ce qui est ici en jeu, c’est entre autres, l’appétit croissant des puissances pour nos ressources naturelles, le contrôle de nos infrastructures clés, la dissuasion concurrentielle, l’influence des normes et des perceptions », explique-t-il. La crise de Covid-19, la guerre en Ukraine et les décisions géopolitiques récentes ont accéléré cette prise de conscience.
« La DGRE se positionne plus que jamais comme le glaive et le bouclier de l’État camerounais. » – Dr Guy Gweth.
Le CNIES : un outil stratégique pour la souveraineté économique
Le futur Centre National d’Intelligence Economique et Stratégique (CNIES) sera un pilier pour la Stratégie de Développement Nationale (SND30) et la Vision2035 du Cameroun. Ce centre aura pour mission de protéger et promouvoir les secteurs prioritaires tels que l’agriculture, l’énergie, les mines et le numérique. Selon le Dr Gweth, le CNIES permettra de détecter les menaces économiques, d’identifier les opportunités de marché et d’influencer les normes internationales.
« Le dispositif mis en place permettra de protéger ces secteurs en menant une veille proactive pour détecter les menaces et en élaborant des contre-mesures », précise-t-il. En parallèle, le centre facilitera la promotion des atouts locaux en identifiant les investisseurs potentiels et en valorisant les capacités nationales.
Le Cameroun, leader régional en Afrique centrale
Cette montée en puissance de l’intelligence économique positionne le Cameroun comme un acteur incontournable en Afrique centrale. Grâce au CNIES, le pays pourra optimiser ses chaînes de valeur sous-régionales, protéger ses industries stratégiques et attirer des investissements ciblés. La centralité géographique et logistique du Cameroun sera également exploitée pour renforcer l’efficacité des corridors de transport et des infrastructures portuaires.
« Le CNIES devra se donner les moyens d’analyser les besoins de consommation des pays voisins pour adapter l’offre camerounaise à leurs marchés », souligne le Dr Gweth. Cette approche permettra au Cameroun de transformer son poids économique en avantage compétitif, tout en renforçant son soft power institutionnel et politique.