
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Le tambour sacré Djidji Ayôkwé, pillé en 1916, retourne en Côte d’Ivoire après un siècle d’absence.
- La France autorise officiellement sa restitution, un acte symbolique de réparation.
- Ce retour s’inscrit dans un mouvement global de rapatriement des œuvres d’art africaines.
Après un siècle d’exil, le tambour sacré Djidji Ayôkwé s’apprête à retrouver sa terre natale. Ce symbole culturel ivoirien, pillé en 1916 par les autorités coloniales, a été officiellement restitué par la France. Un acte historique qui marque une étape importante dans la réparation des injustices coloniales et la reconnaissance du patrimoine africain.
## Le retour historique du Djidji Ayôkwé
Le Djidji Ayôkwé, un tambour parleur Ebrié de trois mètres et 430 kg, était conservé depuis des décennies dans les réserves du musée du Quai Branly à Paris. En 2019, la Côte d’Ivoire a officiellement demandé sa restitution. Ce lundi 7 juillet, le Parlement français a autorisé son retour, marquant ainsi la fin d’un long exil.
« Le retour du tambour contribuera à la réparation d’une extorsion commise à l’époque coloniale, le témoin de notre prise de conscience », a affirmé le député Bertrand Sorre, rapporteur du texte.
Ce tambour sacré est bien plus qu’un simple objet. Il est un symbole fort de l’identité culturelle ivoirienne. Son retour est perçu comme un acte de reconnaissance et de réparation, mais aussi comme un geste de réconciliation entre la France et ses anciennes colonies.
## Un mouvement global de restitution
Le retour du Djidji Ayôkwé s’inscrit dans un mouvement plus large de rapatriement des œuvres d’art africaines volées durant la période coloniale. En 2017, le président Emmanuel Macron avait ouvert la voie en déclarant à Ouagadougou son souhait de voir « les conditions réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique ».
Depuis, plusieurs objets ont été restitués. En novembre 2021, les 26 trésors d’Abomey ont retrouvé le Bénin, et le sabre d’El Hadj Omar Tall a été rendu au Sénégal. Une loi d’exception votée en décembre 2020 a permis ces restitutions, bien que l’absence d’une loi-cadre globale ralentisse encore le processus.
La France n’est pas le seul pays engagé dans ce mouvement. Le Nigeria, par exemple, a récemment récupéré 119 œuvres d’art, les célèbres bronzes du Bénin, restituées par les Pays-Bas fin juin 2025. Ces objets, pillés par une expédition militaire britannique, symbolisent la lutte pour la récupération de la dignité et de l’identité africaines.
## Des résistances persistantes
Malgré cette dynamique positive, des résistances subsistent. Le British Museum de Londres, par exemple, refuse toujours de restituer une partie de sa collection, en s’appuyant sur une loi de 1963. Cette position contraste avec la prise de conscience croissante sur la nécessité de réparer les injustices coloniales.
« Il ne s’agit pas seulement du retour d’objets, mais de la restitution de notre dignité, de notre identité, de notre humanité commune », a déclaré la ministre nigériane Hannatu Musawa.
Le retour du Djidji Ayôkwé est donc bien plus qu’un simple rapatriement d’objet. Il marque un tournant dans la reconnaissance du patrimoine africain et ouvre la voie à d’autres restitutions à venir. Un symbole fort de renaissance culturelle pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique tout entière.